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Simone Veil

Christine Hinard Par Le 04/03/2023 2

Dans Personnages historiques

Voici le parcours hors norme d’une femme d’exception mise en lumière par les arcanes de son Référentiel de Naissance® : de son enfance heureuse à Nice, au camp de concentration, en passant par le ministère de la santé et jusqu’à la présidence de l’Europe…

Toutes les citations de cet article sont issues de son autobiographie « Une vie » rédigée en 2007. Les références des pages sont celles de l’édition de Poche.

Rn simone veil

Qu'y a-t-il de frappant dans ce Référentiel de Naissance® ?

Une Totale Conversion (M11=M12) avec le Pendu éclairée par une triple configuration de la Corne d’abondance avec l’Etoile, voilà qui ne pouvait pas mieux résumer la vie de Simone Veil.

Comment transcender la position de victime impuissante et abandonnée avec un Pendu en M11 ? Et rétablir la dignité des femmes avec une Etoile en M10 ? En s’appuyant bien sûr sur cette configuration qui est celle du deuil, du pardon. C’est tout le travail de transformation de l’abandon du Pendu en abondance proposée par l’Etoile.

Corne d abondance etoile pendu

1. Enfance niçoise

 

La petite Simone va naître le 13 juillet 1927 dans une famille juive non pratiquante les « Jacob ». La famille de son père était profondément patriote et laïque.

Ce qui ressort des premiers chapitres de la vie de Simone Veil, c’est la place centrale de sa mère, symbolisée aussi par une Papesse qui est dans le Cœur de Blason de son Référentiel de Naissance®.

Sa mère incarne pour elle « le paroxysme de la bonté » (p. 16)

« Je n’aimais rien plus que rester à la maison avec Maman. J’avais l’impression que je vivais mon plus grand bonheur en symbiose avec elle. » (p. 21)

Souvenirs d’un Noël où elle était restée seule avec ses parents : « J’étais absolument ravie d’avoir Maman pour moi toute seule. » (p.23)

Papesse en m13

On comprend alors le drame qu’a été la mort de sa mère en déportation à quelques semaines de la libération. Elle dira que cette mère est toujours restée pour elle une source d’inspiration.

L’arcane du Monde en M4 va lui aussi illustrer différentes parties de la vie de Simone.

De son enfance ressort un vécu heureux et harmonieux. Elle dit « En fait, je n’avais pas vraiment la sensation d’une coupure entre la vie familiale et celle que je menais en dehors de la maison, au lycée ou avec les éclaireuses. L’ensemble formait un environnement homogène, ce qui créait une sensation sécurisante. » (p.22)

Ou encore : « J’avais le sentiment de vivre au sein d’une communauté aux contours informels, mais à l’intérieur de laquelle les échanges étaient multiples et chaleureux. » (p.23)

Monde en m4

A cette époque, le monde forme pour elle un tout harmonieux. Mais cela ne va pas durer.

Avec la montée d’Hitler en Allemagne et l’afflux de réfugié dès la fin des années 30, sa sœur lui a souvent rappelé par la suite « C’est toi qui étais à la fois la plus inquiète et la plus lucide sur la situation. Tu étais la seule à pressentir ce qui allait arriver. » (p.27)

 

 

2. L’enfer

Dans le 3e chapitre « L’enfer » elle raconte sa déportation à Auschwitz-Birkenau accompagnée de sa mère et sa sœur aînée. On y retrouve toute la symbolique de l’Arcane XIII qui s’exprime à la fois par la force de vie et de régénération mais aussi avec la perte d’identité.

A plusieurs reprises, elle échappe à une mort certaine et exprime « Tout s’est donc passé comme si ma jeunesse et le désir de vivre qui m’habitaient m’avaient protégée » (p.66) Illustration de la capacité de renaître de ses cendres associée à l’Arcane XIII.

Arcane xiii en m1

L’autre aspect c’est la perte d’identité à l’arrivée au camp. Elle n’est plus qu’un numéro le 78651.

« Nous ne sommes plus des personnes humaines, seulement du bétail (…) A compter de cet instant, chacune d’entre nous est devenue un simple numéro, inscrit dans sa chair ; un numéro qu’il fallait savoir par cœur puisque nous avions perdu toute identité. Dans les registres du camp, chaque femme était enregistrée à son numéro avec le prénom Sarah. » (p.56)

C’est un vécu radical qui va la marquer pour le restant de ses jours.

Une sensation aussi que la mort n’est jamais loin.

 

Quelques années après la libération, la mort frappe encore avec le décès brutal de sa sœur Milou et de son jeune fils dans un accident de la route. Simone écrira « C’était comme si la mort ne pouvait s’empêcher de rôder autour de moi. » (p.110)

 

 

3. Revivre

Un autre aspect incontournable dans le Référentiel de Simone Veil, c’est la Totale Conversion Pendu en M11 et M12, aspect renforcé par un 3e Pendu en défi formant ainsi la boucle de Saint-François : invitation à transcender le statut de victime par un changement de perception à travers le lâcher prise, le détachement et la confiance qui débouche sur un abandon à plus grand que soi.

Boucle de pendu

L’aspect victime s’est fortement et douloureusement exprimé à la libération et au retour des camps.

« Nous nous serions dispensés de certains regards fuyants qui nous rendaient transparents. » (p.83)

Le statut de « victimes honteuses » comme elle l’évoque est très lourd et contraste avec l’aura des résistants :

« Nous souhaitions parler et on ne voulait pas nous écouter. C’est ce que j’ai senti dès notre retour, à Milou et à moi : personne ne s’intéressait à ce que nous avions vécu. En revanche Denise, rentrée un peu avant nous avec l’auréole de la résistance était invitée à faire des conférences. » (p.85)

« Eux sont dans la position des héros, leur combat les couvre d’une gloire qu’accroît encore l’emprisonnement dont ils l’ont payée ; ils avaient choisi leur destin. Mais nous, nous n’avions rien choisi. Nous n’étions que des victimes honteuses, des animaux tatoués. Il nous faut donc vivre avec ça et que les autres l’acceptent » (p.88)

« La bonne mesure est impossible à trouver ; soit on parle trop de sa déportation, soit on en parle trop peu (…) Parler de la Shoah et comment ; ou bien ne pas en parler et pourquoi ? Eternelle question » (p.87)

« Certains répugnent à l’évoquer. D’autres ont besoin d’en parler. Mais tous vivent avec. » (p.88)

 

Le bilan est très lourd : sur 78'000 Juifs français déportés seuls 2500 vont survivre !

 

A son retour en France, Simone va se marier le 26 octobre 1946 avec Antoine Veil. Ils auront 3 garçons, Jean, Nicolas et Pierre-François nés entre 1947 et 1954.

 

La mère de Simone n’ayant connu aucune autonomie financière a rendu ses filles particulièrement attentives à la nécessité « non seulement de travailler, mais avoir un vrai métier ». (p.34)

 

Après avoir mis ses enfants au monde et donc être devenue mère à son tour, avoir un vrai métier sera le moteur de Simone pour ne pas revivre la dépendance de sa mère vis-à vis de son père. Une façon de relever le défi du Pendu afin de ne surtout pas être dépendante.

Elle dira : « Comme jadis mon propre père avec Maman, je découvrais que mon mari était gêné de me voir entrer dans la vie professionnelle. » (p.111)

« Par chance, il avait rencontré un haut magistrat qui lui avait affirmé : Les femmes ont désormais leur place au sein de la magistrature. Simone devrait y réfléchir. » (p.112)

 

 

4. Magistrate

En mai 1954, elle a pu s’inscrire au parquet général comme attaché stagiaire et lorsqu’elle a été reçue par le secrétaire général du parquet de Paris il s’est exclamé « Mais vous êtes mariée ! Vous avez 3 enfants dont un nourrisson ! En plus votre mari va sortir de l’ENA ! Pourquoi voulez-vous travailler ? » (p.113)

Montrant une résolution inébranlable, sa candidature a été acceptée et elle dira : « J’avais 27 ans, des diplômes, un mari, 3 enfants, un travail. J’étais entrée dans la vie. » (p.113)

Monde en m4 et m8 1954

1954, le Monde en M8, fait un effet loupe sur son Monde en M4 qui prend alors une toute nouvelle dimension et ouvre les portes du monde du travail à Simone !

 

A la suite de ces deux années de stage, elle est reçue et affectée à la direction de l’administration pénitentiaire. (p.121) où elle effectuera un travail remarquable :

« Sans doute à cause de ce que j’avais subi en déportation, j’ai toujours développé une sensibilité extrême à tout ce qui, dans les rapports humains, génère humiliation et abaissement de l’autre. » (p.123)

 

Mais le vécu du Monde peut aussi s’illustrer par un certain enfermement. Ce qu’elle va expérimenter avec le corporatisme dans la magistrature.

En 1968, elle s’inscrit au syndicat de la magistrature y voyant « l’occasion d’adapter la justice au monde dans lequel nous vivions ».

Malheureusement, elle constate rapidement que « le syndicat cherchait plus à adopter un positionnement politique qu’il ne se souciait de rénover la justice, se prélassant avec délices dans les eaux confortables du corporatisme. » (p.132) 

« Le conservatisme de gauche succéda à celui de droite et rien ne changea véritablement. » (p.133)

« La pesanteur n’était pas d’ordre politique mais bien d’ordre corporatif, les grands chefs de cours cultivant leurs écuries, comme je l’ai constaté ultérieurement dans le corps médical hospitalier. » (p.136)

Voici qui illustre aussi l’enfermement auquel on peut être confronté avec le Monde.

 

 

6. Au gouvernement

Son arrivée dans le gouvernement de Jacques Chirac va consacrer sa place de femme dans le Monde : elle sera la seule femme ministre. Ce qui expliquera sans doute, par la suite, l’attitude de Françoise Giroud, secrétaire à la condition féminine, la tension entre les deux femmes illustrant la difficulté à relever une Etoile en M10.

Simone Veil lui a proposé des opérations communes mais Françoise l’a écoutée poliment et quelques jours après elle dira : « J’ai eu la surprise de découvrir un écho assez ironique et désagréable dans l’Express.

Etoile en m10

J’en conclus qu’il ne servait à rien de soumettre une quelconque idée à une femme qui faisait profession d’en produire à longueur d’articles. La cause des femmes l’intéressait-elle vraiment d’ailleurs ? Je n’en suis pas convaincue. » (p.152)

 

Très rapidement, Michel Poniatowski (le précédent ministre de la santé) va l’entretenir de la gravité du problème de l’avortement clandestin dans le pays. (p.153)

Dans l’esprit du Président Valérie Giscard d’Estaing la question devait être prise en mains par le ministre de la Santé et non, comme on aurait pu s’y attendre par le garde des Sceaux (p.154). Et c’est probablement avec cette idée qu’il a pensé à Simone Veil pour le ministère de la santé.

Ce combat pour la légalisation de l’avortement illustre d’une façon bien particulière le miroir Etoile en M10 et Pape en M9. Et ce d’autant plus que Simone Veil a un autre Pape en M8 de 1974, année des débats et du premier vote de la loi à l’assemblée nationale !

Face au milieu médical très conservateur elle dira : « Je présentais le triple défaut d’être une femme, d’être favorable à la légalisation de l’avortement et enfin d’être juive. » (p.156) Une Etoile dans une bien mauvaise position…

Etoile et pape

Dans cette tâche elle dit pouvoir compter sur l’appui inconditionnel du Président et dans un 2e temps de celui de Jacques Chirac. (p.160), représentant symboliquement le masculin en soutien au féminin, le Pape au service de l’Etoile.

 

Si les gynécologues au départ étaient assez rarement favorables à une loi, en revanche les généralistes étaient quasi-unanimement en faveur de la loi. « Quelles qu’aient pu être par ailleurs leurs convictions morales, ces hommes de terrain étaient effarés de voir les dégâts qu’entrainaient les avortements sauvages dans les couches populaires. Il fallait que la loi protège ces femmes. » (p.162) Autre illustration de la bienveillance et du soutien du Pape…

 

Et il lui a fallu beaucoup de courage pour rendre leur responsabilité aux femmes et ne pas les soumettre à des commissions qui auraient à apprécier leur situation de femmes candidates à l’interruption de grossesse.

Elle dira « Même encadrée, la décision ne pouvait qu’appartenir aux femmes concernées. » (p.161)

 

Elle aura cette déclaration qui illustre bien le difficile équilibre à trouver entre féminin et masculin : « Je me suis demandé à l’époque, si les hommes n’étaient pas en fin de compte, plus hostiles à la contraception qu’à l’avortement. La contraception consacre la liberté des femmes et la maîtrise qu’elles ont de leur corps, dont elle dépossède ainsi les hommes. Elle remet donc en cause des mentalités ancestrales. L’avortement, en revanche, ne soustrait pas les femmes à l’autorité des hommes mais les meurtrit. » (p.162)

 

Lors du dépôt du projet de loi à l’Assemblée Nationale, les vraies difficultés ont commencé avec une partie de l’opinion très minoritaire mais très efficace qui s’est déchainée. Elle évoque des milliers de lettres reçues au contenu souvent abominable.

« J’avais peine à imaginer que, 30 ans après la fin de la guerre, l’extrême-droite antisémite demeure aussi présente et active dans le pays. » (p.164)

 

Et à l’assemblée, « beaucoup d’interventions à la tribune tenaient du réquisitoire, parfois de la prise à partie haineuse et diffamatoire. La pire de toutes fut celle de Jean-Marie Daillet, évoquant les fœtus envoyés au four crématoire. Il s’en est du reste excusé. » (p.167)

La loi sera finalement votée dans la nuit du 29 novembre 1974 avec une victoire plus large que celle attendue. Elle sera dans la foulée adoptée au Sénat quasiment dans les mêmes termes malgré les craintes de Giscard. « Après l’adoption du texte, nous avons eu la satisfaction de voir que la presse lui était presque unanimement favorable. » (p.170)

 

 

7. Citoyenne de l’Europe

 

Nouveau défi pour Simone dès 1978 avec la campagne pour les élections européennes : Illustration d’un Pendu en défi qui ne lâche rien.

Défi relevé haut la main malgré une opposition féroce y compris dans son propre camp avec Jacques Chirac qui baptisa le parti de Simone Veil, « le parti de l’étranger » (p.180). Le succès de sa liste dépassa d’ailleurs ses espérances puisqu’elle arriva première assez loin devant le parti socialiste et 10 points en dessus de la liste gaulliste de Jacques Chirac.

 

Elle parle de cette période comme d’une « époque heureuse dans le processus de la construction européenne. Beaucoup voyaient l’avenir aux couleurs de leurs espérances et ne doutaient pas que les peuples allaient bientôt se rallier à cette vision. » Mais « Les faits devaient malheureusement nous montrer les limites de ce rêve. » (p.180)

Cette vision de la construction européenne à laquelle les peuples se seraient ralliés illustre bien les désirs (et les illusions) portés par un Soleil en M3 : une vision du monde humaniste et fraternelle, une construction (le mur que l’on voit en arrière-plan) pour réparer les conflits qui avaient ravagé l’Europe quelques décennies plus tôt.

Soleil en m3

Valéry Giscard d’Estaing va tout faire pour que Simone soit élue à la présidence du nouveau Parlement.  En effet, dit-elle, il « a toujours adoré les symboles qui frappent les imaginations. Qu’une ancienne déportée devienne la première présidente du nouveau Parlement européen lui paraissait de bon augure pour l’avenir. » (p.181)

Elle sera élue et son premier discours se voulut le plus unitaire possible : « Je m’y présentais évidemment avec le souhait d’être la présidente de toute l’assemblée et insistais sur les trois défis que nous avions à relever : celui de la paix, celui de la liberté et celui du progrès social. » (p.182) - des valeurs bien en phase avec l’arcane du Soleil.

Mais ce Soleil en M3 fait une brisure inversée (deux arcanes dont la soustraction fait 13) avec l’Amoureux en passage obligé. Elle relate durant sa première année de présidence un évènement qui illustre bien la brisure entre son engagement et les pressions sociales qu’elle va subir. Le Parlement souhaitait qu’un effort particulier fût consacré à lutter contre la faim dans le monde en augmentant l’aide apportée à ces pays en grande difficulté.

Raymond Barre, alors premier ministre, fit rapidement connaître l’opposition du gouvernement français à ce très léger dépassement du budget. Aucun accord ne put être trouvé et il revenait en dernier ressort à la présidente du Parlement de trancher.

Brisure inversee soleil amoureux

Raymond Barre tenta d’infléchir la décision de Simone qui lui répéta sa fidélité aux décisions de l’assemblée qui l’avait élue. Mais il ne voulut pas en démordre. Elle écrira : « Il dépêcha le secrétaire général du gouvernement pour tenter de me faire céder, alerta les journalistes sur ma « trahison » à l’égard de la France, éleva le ton pour me rappeler à mes « devoirs envers mon pays. » Rien n’y fit. J’ai fait savoir à Mr Barre que mon rôle était d’assumer la décision des eurodéputés et ce malgré les risques de conflits éventuels avec tel ou tel gouvernement. Ma position n’était pas la plus confortable qui se puisse imaginer. En revanche, elle me valut un supplément de crédibilité au Parlement européen. » (p.187)

Mais cette vision humaniste qui aurait permis une construction européenne telle qu’elle l’imaginait va se briser comme elle l’exprime « sur le constat d’un attachement croissant des citoyens à leur cadre national et aux facteurs historiques qui ont formé des identités singulières ». (p.189) Le mur derrière les deux personnages du Soleil n’est pas celui de la construction fraternelle de la cité mais des murs qui vont s’ériger en séparation entre les nations.

 

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la vie très riche d’expériences de Simone Veil. En particulier la présence 3 fois du Conflit Don-Réception ou la présence (entre autres) de la Voie du Pardon avec Le Pape, Le Pendu et l’Etoile qui résume à elle seule la transcendance des épreuves auxquelles elle a fait face durant toute sa vie.

Je vais conclure par une citation qui illustre bien son Rêve de Vie (addition de M2+M3+M4) soit La Force :

« Lorsque j’ai accepté en 2003, la présidence du fonds d’indemnisation des victimes auprès de la Cour pénale internationale, j’ai précisé que je le faisais pour défendre les droits des victimes et non pour m’ériger en juge des actions dont elles avaient souffert. » (p.198)

Ces victimes de la Shoah vont s’appuyer sur Simone pour que leurs droits soient défendus…

Reve de vie force

Source : Une Vie de Simone Veil – Edition Livre de Poche 2007

 

 

Aparté sur les répétitions transgénérationnelles

 

Au début des années 70, son dernier fils, Pierre-François était très attiré par l’expérience israélienne et avait fait le choix d’aller en Israël vivre dans un kibboutz.

« L’idée ne m'était jamais venue de pouvoir m’installer en Israël. Je me suis toujours sentie tellement française qu’une telle hypothèse est pour moi inenvisageable. » (p.139)

Lors d’un voyage où elle est allée le voir elle dira : « Il travaillait comme un forcené et se disait très heureux de son sort. Il était alors âgé de 16 ans et je ne pouvais me résoudre à le voir renoncer à ses études et à sa vie en Europe. » (p.143)

Simone avait 16 ans quand elle a dû renoncer contrainte à ses études et à sa vie…

 

Christine

Portrait
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Commentaires

  • Nelly

    1 Nelly Le 06/03/2023

    Comme tous tes articles Christine, quel hommage tu rends à tes personnages. C'est teinté de bienveillance, d'humanité et tellement fidele aux points mis en lumière par son autobiographie ! J'ai presque eu le sentiment au fil de ma lecture de parcourir une fiche de lecture complémentaire qui aurait pu se trouver en annexe à la fin de son ouvrage :-) Merci pour tes partages accessibles même aux non-initiés !
  • Maryfrance

    2 Maryfrance Le 27/03/2023

    Bravo, Christine, pour cette étude passionnante sur Simone Veil, personnage politique d’une longévité et d’une envergure uniques, à qui les femmes doivent tant . Et les hommes aussi, d'ailleurs.
    Simone Veil m’intéresse doublement :d'abord, elle me rappelle l’autre petite Juive célèbre pour son Journal : Anne Frank, qui avait 2 ans de moins que Simone, et qui a fini ses jours au camp de Bergen-Belsen, emportée par le typhus. Ce même camp d’où Simone a été libérée peu après.
    Ensuite, le RdN de Simone a des analogies avec celui de Pepe Mujica, ancien président de l’Uruguay, que je viens d’étudier. Ils ont tous les 2 un miroir de la Connaissance XX – II, d’où mon intérêt accru pour ce miroir.
    Simone Veil a un miroir royal de la Connaissance, entre le Jugement et la Papesse, de M6 à M13 : bien que ce soit sa Ressource, par le Jugement, elle a d'abord expérimenté cet arcane avec l’oppression, la persécution des Juifs, les critiques et calomnies qu’elle a subies pendant la Shoah, la tyrannie des camps. Mais elle était aussi portée par une lumière ou une intuition, qui l’a aidée à tout surmonter . Ce qui lui a valu de vivre l’autre aspect du Jugement. Elle a très tôt voulu éveiller le monde sur ce qui se passait dans les camps dont on a longtemps nié l’existence. Elle a grandement contribué à faire prendre en compte la souffrance subie par les juifs, dont elle est devenue un des porte-parole. Elle a d’ailleurs choisi de faire du droit et fait carrière dans la justice. Elle était naturellement douée pour prendre de la hauteur par rapport aux événements. J’imagine que c’est cette période de souffrances intenses, de déshumanisation même, qui lui a fait découvrir en elle cette possibilité. A l’autre bout du miroir, la Papesse intériorise et mûrit en elle ce qu’elle fera de cette expérience terrible. Etant dans un camp de femmes, elle a vu la souffrance des femmes et en a été marquée pour toujours. Voilà pourquoi elle est devenue la porte-parole la plus efficace des femmes. Comme Gisèle Halimi, Françoise Giroud; mais sa constance et sa longue carrière politique lui ont permis de faire adopter des lois décisives en faveur des femmes. Simone Veil est devenue la Papesse des droits féminins.
    Merci, Christine, d’avoir rappelé le souvenir de ce grand personnage politique. Nous avons besoin d’exemples courageux et forts comme elle.

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